De nombreuses personnes me demandent bien souvent de leur expliquer le fonctionnement des poupées vaudou (qui semblent à elles seules , être la représentation parfaite de la magie Hoodoo), et il est d’utilité à chaque fois pour moi, de préciser à mes interlocuteurs que la poupées ou Dagyde n’est absolument pas le fer de lance de la culture vodùn.
Comme pour de nombreux autres points dans le processus Magic, ce système d’envoûtement se retrouve dans de nombreuses croyances et sur l’ensemble des continents et ceci depuis la plus haute antiquité. Il n’est absolument pas un élément unique et qui trouve sa source dans le Vodùn, ou la Hoodoo. Le système de croyance Vodou rejoint sur de nombreux point les procédés égrégoriques et symboliques de nombreuses autres pratiques. La tradition kabbalistique se retrouve dans de nombreux syncrétismes et certaines lois sont identiques dans les différents courant de la pratique Magic.
Définition et fonctionnement de la Dagyde
La poupée ou Dagyde est le processus d’envoûtement par excellence, le plus efficace et le plus universellement connu. Il est de haine ou d’amour et la seule différence étant la volonté de l’opérateur et les gestes rituels effectués sur la Dagyde. Une personne avisée comprendra que l’efficacité du procédé d’envoûtement par Dagyde est le meilleure moyen d’appuyer la volonté de l’opérateur et quoiqu’on en dise la Volonté est le principal ingrédient de toutes pratiques ésotériques.
Le principe consiste à incorporer la sensibilité de la future victime dans une matière condensatrice de force neurique, sur laquelle on pourra agir tout à son aise. Les éléments de cet envoûtement sont donc triple: une matière condensatrice, la sensibilisation de la matière, l’envoûtement proprement dit de la matière sensibilisée, qui est devenue ainsi le prolongement direct de la victime.
Conception d’une Dagyde : simple et avancée
Dans les courant de magie juives et arabes plus particulièrement dans la tradition Kabbalistique il est recommandé d’utiliser une cire d’abeille pure mêlée d’une proportion d’un tiers d’argile rouge pour modeler la Dagyde de la personne à envouter; on peut remplacer cette petite statuette par une plaque de gélatine dessinée en forme de figure humaine, par un oeuf non fécondé, par du velours de laine, par de la graisse, par des animaux. On utilise en magie Chinoise des simples figures en papier.
Les opérateurs qualifiés utilisent des Dagydes différentes en ce sens qu’ils ajoutent à la statuette de base un composé nommé condensateur. Ce condensateur est un produit préparé par l’opérateur selon des prescription rigoureuses. Il s’agit d’un mélange d’huile d’olive, dans laquelle sont mêlés des oligo-éléments, des complexes d’essence et plantes et éléments métalliques et cristallins en relation avec la typologie planétaire du sujet.
Ce condensateur à la propriété de correspondre à la nature astrologique du sujet et d’accumuler rapidement (et de les conserver) les charges énergétiques et émotionnelles produites lors du rituel.
Quand on fabrique un voult, il faut lui incorporer le vie fluidique de la personne à envouter; c’est ici qu’intervient toute l’ingéniosité de l’opérateur. Ce sont, comme pour la conception des charges de protections ou certains Wangas, des parties même du corps de la victime qui sont mêlées à la statuette: sang, rognures d’ongles, cheveux, poil ou mieux encore, de la salive, du sang menstruel, du sperme, parfois de l’urine et des excréments, au pis aller des objets ayant été en contact intime avec lui: lainage, bas, mouchoir, linge et, que l’opérateur malaxera avec la matière qui doit ainsi se “sensibiliser” rapidement et devenir une partie lointaine mais vivante de l’envoûté.
Parfois, enfin, quant l’opérateur ne peut avoir aucun objet, il utilisera une lettre, un mot signé par l’envoûté futur, ou, même, il lui suffira de toucher le corps: main, pied, de la future victime et d’en charger le voult. (Voult ou volt, vient du Latin vultus qui signifie figure, visage.)
Il a été fréquent dans l’histoire de voir des envoûteurs d’amour utiliser une mèche de cheveux et quelques gouttes de parfum habituel de la femme que l’on veut envoûter d’amour. Ces deux témoins sont les plus fréquent dans la Hoodoo et dans l’ensemble des pratiques Cajuns.
Autrefois, rarement maintenant, l’envoûteur par la figurine de cire, faisait baptiser la petite statue et lui faisait donner le sacrement de la confirmation par un prêtre indigne afin de “vérifier” plus encore la représentation de la victime.
Il faut bien s’imaginer que l’envoûteur de haine ou d’amour met toute sa puissance de mal ou de désir pendant la fabrication du Voult et y accumule sa volonté maléfique, à son insu, ce qui renforce sa puissance selon la loi Occulte curieuse qui veut que l’émission de la volonté soit d’autant plus forte et puissante qu’elle est subconsciente.
Autres usages moins connus
Bien évidement ce procédé qui consiste à créer un substitut énergétique à une personne ne s’applique pas qu’à l’envoûtement ou aux pratiques offensives. La conception d’une dagyde peut entrer en compte dans les techniques de contre-envoûtement ou de transfert holistique et je m’attellerai à expliquer prochainement les fondements du contre-envoûtement et le rôle de dérivateur que la dagyde peut endosser dans ce cas de figure.