USER DE SUBSTANCES INVISIBLES POUR FAIRE LE BIEN ET LE MAL

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L‘anthropologue suisse Alfred Métraux a fourni une excellente vue d’ensemble du chamanisme sud-américain dans un texte intitulé “Le chaman dans les civilisations indigènes des Guyanes et de l’Amazonie”, mais également dans le Vodou Haïtien. Métraux était connu pour la précision et l’exhaustivité de ses recherches.

Le thème  des fléchettes magiques et autres substances invisibles apparait dans de nombreuses civilisations et pratiques chamaniques. Il se manifeste fréquemment chez les officiants, plus particulièrement en Amérique du Sud. Métraux est l’un des premiers à avoir fourni des descriptions détaillées du sujet dans le Manuel sur les indiens d’Amérique du sud (publié par le gouvernement Américain)

L’ambivalence du praticien chamanique s’exprime souvent dans le fait que pour pouvoir aider les gens il doit être capable de leur nuire.

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“La croyance générale  veut souvent que le pouvoir du chamane réside dans son souffle ou dans la fumée du tabac, qui matérialise sa respiration tout en y ajoutant l’efficacité du tabac. Le pouvoir purificateur et revigorant du souffle mêlé à la fumée du tabac joue un rôle considérable pour les traitements magiques et autres rituels de magie.

D’autres commentateurs ont également décrit le pouvoir du chamane comme une substance mystérieuse que le magicien porte en lui. Les gestes effectués par les praticiens pendant leurs opérations magiques donnent en effet à penser que ces derniers manipulent une substance invisible, qu’ils extraient du corps du patient ou transmettent à d’autres personnes ou même à des choses pour accroître leur vertu. Les chamanes apapocuva-guaraní, par exemple, sont censés avoir reçu une substance des esprits, substance qu’ils peuvent, à leur tour, communiquer à d’autres individus pour accroitre leur vitalité. […]

Il n’ y a pas de différence fondamentale entre la substance magique – Une matière invisible mais tangible –, et les flèches, cristaux et épines qui séjournent parfois dans le corps du chamane. De fait, ces objets constituent une matérialisation du pouvoir du chamane, lequel est parfois conçu de manière plus floue et abstraite comme une sorte de “substance magique”. Le même principe veut que l’esprit gardien ou familier du chamane soit une personnification de ce même pouvoir, plutôt qu’une entité différenciée coexistant avec la notion de substance invisible. La substance magique, les objets pathogènes et les esprits gardiens représentent donc les trois différents aspects de la même notion fondamentale, quoique vaguement élaborée, de pouvoir magique.

Les quelques exemples suivants illustreront ce dernier point: Pour différentes tribus de Haute-Amazonie, cette substance magique est étroitement liée à des épines invisibles et à des fléchettes qui en sont enrobées.

Les Cubeo croient, pour leur part, que la force magique est associée aux cristaux. Ils considèrent, notamment, que le chamane introduit dans la tête de son apprenti des petits morceaux de cristal, qui vont peu à peu dévorer et remplacer son cerveau et ses yeux, et devenir ainsi la source de son “pouvoir”.

Les cristaux de roche sont également des esprits. Chez les Caribes de Barama, par exemple, chaque catégorie d’esprits est rattachée à un type de pierre donné. En possédant l’une ou l’autre de ses pierres, le chamane peut contrôler la catégorie d’esprit qui s’y rapporte. Vers la fin de l’initiation, des pierres sortent de la bouches de l’apprenti, pour pénétrer dans ses bras, de façon à frayer un passage pour un voult. Cristaux et esprits sont identiques. Les armes magiques sont douées de vie, puisque, après avoir rempli la mission qui leur a été assignée, elles regagnent le corps du chamane.

Lorsqu’un chamane yaguá décède, les fléchettes que renferme son corps se transfèrent dans l’organisme de l’un de ses disciples. Si le chamane n’a pas d’héritier, les fléchettes voyagent dans les airs, jusqu’à ce qu’elles trouvent un chamane dans le corps duquel entrer. […]

Puisque les chamanes sont, par définition, “porteurs de flèches ou de substances invisibles”, ils ont à leur disposition des armes puissantes qui peuvent être mises à profit tant pour le bien que pour le mal. Sans ce pouvoir négatif, le chamane ne serait, en effet, pas capable de soigner. Un chamane qui utilise ses armes dans le but d’attaquer uniquement des ennemis hors de la communauté jouira d’une bonne réputation et sera considéré comme l’un des meilleurs serviteurs du groupe. ce n’est que lorsqu’il retourne contre des membres de sa propre communauté qu’il suscitera de la haine, de la méfiance et, pour finir, risquera d’être l’objet de rétorsions.

La substance magique qui donne corps au pouvoir du chamane, et qu’il utilise pour soigner et redonner de la force à ses clients, se transforme en instrument de mort, lorsqu’elle est utilisée contre un ennemi. “Le pouvoir du chamane est semblable au poison” qui tue. Le chamane guaraní, par exemple, frappe ses ennemis en déversant dans leur organisme la substance magique qu’il aura récupérée du corps de ses patients.

Le chamane chiquito renferme dans son estomac une substance noirâtre, qui tue tous ceux dans lesquels elle est injectée avec des intentions criminelles. […]

La punition que les indiens réservent aux sorcières est proportionnelle à la peur qu’elles inspirent. Les actes les plus cruels commis par les indiens ont toujours été perpétrés à l’encontre des chamanes qui avaient trahi leur confiance. Les Campa, par exemple, ne se limitent pas à tuer le chamane coupable, mais vont jusqu’à mettre à mort toute sa famille et détruire l’ensemble de ses biens.”

 

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