LES INDIENS LACANDONS

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Les Lacandons, qui vivent en petit nombre dans les forêts humides de la frontière mexico-guatémaltèque, ont conservé leur religion originale, n’ayant jamais subit l’influence des missions. Ces indiens représentent les derniers vestiges de la puissante civilisation maya. Lorsque la population des grandes villes comme Yaxchilán, Piedras Negras, etc., émigra, vers le VIIe siècle de notre ère, il est probable que les paysans-chasseurs qui menaient une vie primitive dans la jungle, en marge des cités, demeurèrent sur place. Telle est sans doute l’origine des Lacandons , qui d’ailleurs semblent avoir été influencés ensuite par des peuples contre américains. Parlant maya, rendant un culte à des dieux qui rappellent souvent ceux des Mayas du Yucatán, ils sont témoins, encore aujourd’hui, de cette civilisation disparues.

Les dieux. — Selon les régions, le panthéon lacandon n’est pas toujours le même. Chez les Lacandons du nord-ouest, les dieux sont nombreux, avec des attributions assez bien définies, formant des familles dont les indigènes énumèrent complaisamment les relations et la généalogie; chez ceux du sud-est, une simplification considérable semble s’être produite: le dieu qui concentre sur lui toute l’attention des indiens est le soleil, les autres perdent presque toute importance. Les Lacandons se figurent les dieux sous forme d’hommes et de femmes analogues à eux mêmes, qui vivent, se nourrissent, se fatiguent, se marient, comme les indiens.

Mais ils sont munis de pouvoir surnaturels et ne meurent pas; la plupart du d’entre eux sont bienveillants, quoique prompts à se fâcher et à déchainer des cataclysmes; certains sont mal disposés envers l’humanité. Les Lacandons se divisent en clans totémiques et fratries; selon eux, la société des dieux se conforme à la même règle, chaque dieu appartenant à une fratrie déterminée. Notons en passant que le totémisme lacandon n’intervient dans la religion proprement dite que sous cet aspect; les animaux totémiques ne sont l’objet d’aucun culte, ni même d’aucun interdit.

Enfin il est rare qu’on n’attribue pas à chaque divinité une résidence précise. Certes les dieux, en général, sont censés demeurer dans les cieux et sont présents réellement dans les temples sous l’apparence des petites idoles que décrirons plus loin. Mais cela n’empêche nullement de considérer que telle localité constitue la demeure particulière de tel dieu. C’est d’ordinaire dans les cavernes, au bord des lacs, que l’on situe les “maisons” des dieux, quelquefois les ruines mayas de la région.

À Yaxchilán, dans les ruines des temples, est censé vivre Atchakyum ( ou Nohotchakyum), qui parait être le plus grand dieu des Lacandons occidentaux. On lui attribue la construction de la cité et des pouvoirs d’ensemble très vastes. C’est également à Yaxhilán que vivent Tchakampat, chef d’une des fratries, Atchbilam, autre divinité très puissante, etc. Signalons encore, dans le “groupe de Yachilán, le dieu Kitchoktchop, qui n’est autre que le Chichacchob des anciens Mayas, divinité à laquelle on rendait un culte spécial dans les années désignées par le caractère Cauac.

Il existe, à l’extrémité nord-ouest du territoire lacandon, un vaste lac que les Indiens appellent Pethá Metsabok, “lac de Metsabok”. Il est entouré de hautes falaises, dans les parois desquelles sont creusées des cavernes. Ces cavernes servent de demeure et de sanctuaire au dieu Metsabok, dieu de la pluie, à Tsibana, son frère, au dieu du feu K’ak’, et enfin à un dieu-serpent aux fonctions indéterminées, K’imbor. Il n’est pas étonnant que le dieu de la pluie et celui du feu soient associés là, car ils le sont dans l’esprit des Indiens. En effet, un peu avant la saison des pluies, ceux-ci mettent le feu à la forêt pour défricher et préparer les semailles. Ils comptent sur le feu pour détruire la brousse, sur la pluie, pour venir à temps faire germer les graines de maïs. Les deux divinités interviennent donc dans l’opération annuelle dont dépend l’existence même des Lacandons.

Au sud-est de ce lac, en pleine jungle, s’élèvent des rochers creusés eux aussi de cavernes. C’est là le “palais” de Kanank’ach (littéralement: “qui protège la forêt”), dieu des arbres et des bois. Dans un périmètre assez considérable autour de ce point, il est interdit de couper la moindre branche, de peur d’irriter le dieu.

Une des falaises du lac Pethá est censée abriter le dieu Itsanok’u, dont le pouvoir s’étend sur tout le lac, mais particulièrement sur la partie à l’entrée de laquelle se trouve sa falaise, et où les indigènes ne s’aventurent pas sans crainte. On peut se demander s’il n’y aurait pas un rapport entre cette divinité et le dieu maya Itzamna; il semble en effet que le nom d’itsanok’u soit une contraction du mot Itsananohk’u, qui était encore employé il y a quelques dizaines d’années, comme l’a constaté l’ethnologue américain Tozzer.

Dans le monde souterrain, vivent deux dieux rivaux. L’un, frère ainé d’Atchakyum, est appelé pour cette raison Usukun ou Usukunkyum, “son frère ainé”. L’autre s’appelle Kisin; il est le beau-frère d’Usukunkyum. Kisin est un dieu malveillant et redoutable. C’est lui qui cause les tremblements de terre en secouant les piliers sur lesquels repose le sol; il provoque aussi les épidémies en perçant les hommes de flèches invisibles. Non content de combattre les mauvais desseins de kisin, Usukunkyum joue un rôle extrêmement important. Lorsque le soleil, K’in, descend à l’ouest et entre sous terre, Usukunyum le prend sur ses épaules pour lui faire parcourir, en sens inverse, sous le sous sol, le chemin qu’il a décrit dans le ciel.

Au milieu de la nuit, le soleil se réconforte en absorbant la nourriture préparée par la femme du dieu souterrain, puis, toujours porté par celui-ci, reprend sa route, afin de reparaître au matin par la porte de l’est. Le soleil est un homme au teint clair, dont la tête rayonne de clarté; il a pour femme la lune, Na ou Okna.

Ce nom d’Okna désigne aussi une déesse mère, appelée également Ichtchel (c’est le nom de l’ancienne divinité maya Ixchel). Ces deux divinités n’en feraient-elles qu’une? Il est difficile de l’affirmer.

On a déjà signalé que le soleil jouait un rôle plus important chez les Lacandons du sud est que chez les autres. Là, il porte le nom de K’in ou de Kiyum (peut-être K’in-Yum, “dieu soleil”?); c’est à lui qu’on fait les plus fréquentes offrandes, de peur qu’il ne reparaisse plus, laissant le monde plongé dans les ténèbres. On pense qu’il passe la nuit sous terre, mais sans être aidé par un autre dieu.

Rites, cérémonies. — Les temples sont des cases oblongues, dont le toit de feuilles s’abaisse jusqu’à toucher le sol, de façon à en dissimuler l’intérieur; ils contiennent les différents ustensiles ou ingrédients du culte (tambours, cuillers à offrandes, feuilles de palmes employées pour la divination, conques etc.) et surtout les idoles-encensoirs. Chaque dieu est représenté par une coupe en terre cuite au bord de laquelle est fixée une tête modelée; les traits de cette tête, la disposition des traits ou points de couleur qui y sont tracés, ainsi que sur la coupe, permettent de déterminer le nom de la divinité dont il s’agit. Ces encensoirs sont alignés face à l’est, chez les Lacandons occidentaux, face au midi chez les Lacandons orientaux.

Les cérémonies consistent essentiellement en offrandes de copal (encens végétal), de maïs, de viande, et quelquefois de tabac. On fait bruler du copal (ou parfois de la sève de liane de caoutchouc) dans les encensoirs, et en même temps on y jette des grains de maïs, ou l’on dépose de la nourriture sur les lèvres des figurines. Chez les Lacandons orientaux, on offre aux idoles encensoirs, qui représentent presque toutes le soleil, des calebasses contenant une bouillie de maïs préparée par des femmes spécialement chargées de cette fonction.

Les grandes cérémonies s’accompagnent d’abondantes libations rituelles. Certains hommes renommés pour leur savoir théologique fabriquent une boisson qui a pour base du jus de canne à sucre , du maïs et une écorce sacrée, le baltché, dont le contact est interdit aux femmes. On croit que si une femme touchait un morceau de cette écorce, elle mourrait immédiatement. La boisson de baltché est offerte aux dieux dans des calebasses, puis les officiants se la partagent et s’enivrent totalement. Très sobres en temps ordinaire, ces indiens ne boivent d’alcool qu’en de telles occasions.

Rites funéraires. — Les Lacandons se représentent l’autre monde comme très analogue à celui-ci mais sans les maux et les difficultés d’ici-bas. Les morts y mènent une existence exempte de soucis, car jamais la végétation luxuriante de la brousse n’y étouffe les cultures. Il n’y a pas non plus de bêtes sauvages. Il est très difficile de savoir où les Indiens situent le monde des morts. Certains semblent le localiser sous la terre, d’autres dans le ciel. Il est possible aussi que les Lacandons, comme les anciens Mexicains, distinguent plusieurs séjours des morts; certains morts, selon les lacandons orientaux, accompagnent le soleil dans sa course.

Les défunts sont enterrés sous un tertre, au-dessus duquel on édifie un abri, composé d’un toit de feuilles porté sur des piquets. On plante dans le tertre plusieurs rangées de bâtonnets, supportant des mèches de fibres végétales imprégnées de cire, auxquelles on met le feu.

Ensuite on dispose sur le sol, ou l’on pend au toit, de la nourriture, notamment une gourde contenant de la bouillie de maïs. Si le mort était un homme, on place sur sa tombe son arc et ses flèches, ainsi que de petits animaux (chevreuils) en vannerie. De cette façon, pendant son voyage jusqu’à l’autre monde, le mort pourra se nourrir et chasser.

Comme c’est le cas chez beaucoup d’ethnies indigènes, les Lacadons considèrent la mort comme véritablement contagieuse. Ils attribuent à la terre même la propriété de rendre fécondes non seulement les plantations, mais aussi les femmes, ou au contraire de les frapper de stériliser et de provoquer les maladies et la mort. Aussi, lorsqu’une mort a eu lieu dans un campement, les indiens ne tardent-ils pas à l’abandonner, à la recherche de la “terre sans mal”, où les cultures sont toujours vigoureuses, les femmes toujours fécondes, et où l’on ne meurt jamais. En somme, les Lacandons se représentent le monde comme comporsé de zones juxtaposées et hétérogènes, douées de propriétés différentes. Les unes sont favorables, d’autres néfastes, d’autres encore constituent le domaine de tel ou tel dieu, et l’on n’y doit pénétrer qu’avec certaines précautions.

La nature ne se distingue pas, pour eux, du surnaturel; aucun lieu du monde qu’ils connaissent ne leur apparait comme quelconque, mais comme teinté d’une certaine nuance affective et mystique.

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