Initiation dans le Noir

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Éprouver le noir, faire face à ses peurs et laisser mourir nos fausses croyances sur nous-mêmes… Une transformation profonde semble possible dans la rencontre de la nuit.

Par Miriam Gablier

En chinois, le noir, le sombre et le mystérieux sont identiques. Donc pour nous, faire l’expérience du mystère et du noir, c’est la même chose. Ma tradition s’appelle le Grand Secret, nous pourrions aussi l’appeler le “Grand Noir”, indique Serge Augier, héritier de la tradition taoïste Ba Men Da Xuan dont la lignée est vieille de plus de 1000 ans. Ainsi, cet enseignant propose parfois à ses élèves des initiations dans l’obscurité. “Lors d’une nuit sans lune, j’ai passé de nombreuses heures au coeur d’une forêt avec des instructions à suivre”, témoigne Laetitia Chevillard, qui enseigne désormais dans l’école de Serge Augier et pratique de la médecine traditionnelle chinoise.

Que permet cette rencontre avec la nuit? “le noir va tout d’abord révéler tout ce qu’il y a à l’intérieur de nous, et notamment la nature réelle de nos peurs. La plus profonde est celle de la mort. Dans notre civilisation, nous comprenons que pour vraiment vivre, il faut accepter de mourir. Pour cela, nous avons de nombreuses pratiques dans le noir”, informe Serge Augier. C’est la rencontrer avec le grand mystère ne pourrait se faire que par étapes. Pas à pas, des seuils se franchissent, des peurs se traversent, une déconstruction de qui nous pensons être s’opère afin que se manifeste une dimension plu s large que notre personnalité.

Seule dans la nuit, Lætitia a pour instruction de fixer un endroit sombre en pratiquant une forme de respiration spécifique. La forêt bouge au gré de la brise et des mouvements des animaux qui l’habitent. Toutes sortes de bruits, d’odeurs, sont perceptibles. Par vagues, des milliers de réactions de peurs apparaissent en elle. Son mental conscient essaie de les rationaliser, voir de les nier. “Comme les humains sont super créatifs, cela prend du temps pour épuiser toutes les raisons ou explications possibles aux choses que nous percevons”, témoigne Lætitia De Chevillard. Combien dure une minute quand vous n’avez pas votre montre sous les yeux? Une éternité parfois. Le noir révèle ainsi nos systèmes de défense et les constructions fallacieuses que nous avons réalisées pour pallier, entre autres, nos peurs. “Notre perception de nous-mêmes, c’est deux tiers de mensonges et un tiers de fantasmes. Ce n’est pas toujours rigolo de se rencontrer vraiment. Mais au fur et à mesure que nous acceptons de mourir à cela, c’est notre nature spirituelle qui émerge”, détaille l’enseignant qui a lui-même effectué de nombreuses et longues retraites dans le noir.

Changement de décor, progressivement une autre dimension se dévoile. “Même si la peur continuait à aller et venir, et que mon mental inventait toujours des choses, c’est devenu moins puissant. Ça a commencé à lâcher. Une sensation de force est apparue. Je me suis sentie comme happée par quelques chose de plus grand”, confia la jeune femme. “Là, nous pouvons alors avoir des contacts avec nos ancêtres, notre lignée, les esprits”, complète l’enseignant dont l’école propose certaines pratiques ésotériques. “Il arrive que nous travaillions avec des éléments beaucoup moins palpables que notre réalité. Cela fait partie de la lignée, d’être capable de faire appel à cela à certaines fins utiles. Ainsi , lors de mon expérience, Serge Augier a appelé une armée de Gui — Des fantômes”; dévoile Lætitia De Chevillard.

Bruits étranges et inconnus qui semblent n’appartenir à aucun animal, sensation d’effleurement. La jeune femme se sent entrer en contact avec les Gui: la terre parait trembler sous ses pieds; elle sent des Gui l’attraper et l’attirer vers le fond, dans des sables mouvants. “C’était d’un réalisme incroyable. Alors que quand tout s’est arrêté, le sol était bien dur. Donc pendant l’expérience, je n’étais plus vraiment dans la réalité, et pourtant, j’étais quand même dans une forme de réalité. Dire que tout n’est que projections me parait égotique. Je pense surtout que le dedans et le dehors se font écho. Les Gui sont une forme d’energie qui se manifeste” propose lætitia De Chevilllard.

La rencontre avec l’obscurité est puissante. Révélatrice de nos dimensions intérieures construites autant qu’innées, elle nous donnerait aussi la possibilité de toucher “la porte de l’invisible”. “Nos sociétés font avec la nuit ce qu’elles font avec la mort: elles l’évitent. Mais en échappant à la nuit, nous nous détournons de ces moments qui nous enseignent que notre mental n’est pas tout-puissant et qu’il existe une dimension spirituelle qui nous dépasse”, conclut Serge Augier.

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